La lettre d’entre-deux #3

Bonjour,

Bonjour,

Aujourd’hui, on va parler créativité et composition.
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, un mot sur le festival UNE CHANSON PEUT EN CACHER UNE AUTRE, le 18 octobre à STAVELOT où nous jouerons en duo avec Emma Duret. Le webzine NOS ENCHANTEURS en parle ainsi: « Le plus beau festival de chanson française du monde et de Belgique« . C’est dire si on est heureux d’y jouer!!


Les places sont disponibles ici.


C’est une question qui revient souvent : « Comment écrit-on une chanson ? »
Et très vite, elle est suivie d’une autre : « Tu commences par le texte ou la musique ? »

Et la réponse est toujours la même : ça dépend.

Mais, le plus souvent, je commence par le titre et une mélodie. C’est ce que j’appelle l’étape 1. Parfois, j’ai un peu plus — un “flash”, un rêve, une intuition. Comme exemple, je vais vous parler de PRENDS ( de mon album précédent)

« Elle, prends-la d’emblée dans tes bras.
Danse, balance, avant qu’elle te lance “Casse-toi.” »

À ce moment-là, je ne sais pas encore de quoi ça va parler. Une rupture ? Une histoire d’amour ?
Bref, j’ai le titre, une mélodie.

Puis vient l’étape 2 : écrire le texte, et enfin, l’étape 3 : choisir l’arrangement, les harmonies, les couleurs. Après tout cela, seulement on passe à l’enregistrement définitif, le mixage, le mastering.


Pour l’occasion, je suis allé fouiller dans mes archives et j’ai retrouvé neuf versions alternatives — oui, neuf !
Habituellement, je passe par deux ou trois essais, mais là… record battu : deux ans à tourner autour de cette chanson.

Retour en 2020, en plein COVID.
Le morceau démarre sur une petite séquence de synthé. Je n’ai plus la version “zéro”, mais voici la version 1 : très électro, avec une voix harmonisée tout du long (un peu comme fait Cabrel) — une première pour moi à l’époque.

Sur le plan harmonique, c’est simple : La mineur / Do, puis Sol mineur / Ré mineur. C’est un peu technique, mais cette modulation de La mineur vers Sol mineur rend le morceau sombre et mélancolique.

Après plusieurs semaines de travail entre les versions 0 et 1… j’ai tout jeté. Non pas que je n’aimais pas la musique ou l’arrangement, mais il n’allait pas avec le texte: un texte nostalgique sur une musique sombre, ça plombe tout vers le bas. Je cherchais la hauteur.


Alors j’ai tout recommencé. Et quelques semaines plus tard, me voilà avec une nouvelle version, plus lumineuse, teintée de samba et de jazz.
J’ai gardé la mélodie (la première partie du thème) et changé les harmonies pour alléger le propos du texte. Chanter un La sur un DoM7 (le sixième degré) peut donner l’impression de décoller, d’être léger. En tout cas, c’est la sensation que ça me fait et c’est vers ça que je voulais aller.
Cette version aurait pu figurer sur l’album — c’est elle, je pense, qui a inspiré la palette de la version finale.


Ensuite, j’ai continué à explorer. Je vous mets toutes les versions ci-dessous : la version définitive, suivie d’extraits des autres — ballades folks, blues, etc.


Petite anecdote :


Le rythme de la version finale, joué par Stéphane Letot sur batterie-cajon, a d’abord été créé par une IA.
Logic Pro (le logiciel que j’utilise) propose depuis des années un outil appelé Drummer : une boîte à rythmes “intelligente” qui s’adapte à ce que vous jouez. En jouant avec les commandes de cette boîte à rythme, j’ai trouvé un groove intéressant, et j’ai demandé à Stéphane de rejouer ce qu’un algorithme avait inventé à partir de mon piano.

Résultat : un morceau minimaliste, à la fois harmonique et électro, construit sur trois accordsSibM7, Rém, Do — et un ostinato de piano.
Il y a bien un petit pont en Fa, mais tout repose sur cette boucle et une rythmique à mi-chemin entre rumba et samba soft.

Comme quoi, oui, UNE CHANSON PEUT EN CACHER UNE AUTRE! 😉


Pour finir, je vous laisse avec le lyrics clip réalisé par l’artiste Farhana (Bengladesh). J’oubliais, l’album CHANSONS D’ENTRE-DEUX est désormais disponible sur QOBUZ, DEEZER, APPLE MUSIC & TIDAL. Et évidemment sur BANDCAMP en COMMANDE (CD, TELECHARGEMENT, bientôt VINYL)

À très vite,
Guillaume

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